samedi 11 mai 2013

 
ALBERTO GIACOMETTI : Musée de Grenoble

Sculpteur, mais aussi peintre, dessinateur, créateur d'objets mobiliers, Alberto Giacometti a conduit avec un engagement total sur plus de quarante années une recherche d'une très haute exigence dont l'enjeu essentiel résidait dans la tentative, sans cesse recommencée, de traduire au plus près, et au plus juste, sa vision de la réalité. Une vision qui s'est cristallisée autour de très peu de thèmes, le sujet central de sa quête demeurant tout au long de sa vie la figure humaine. Avec ses corps de femmes nues dressées, ses têtes et ses bustes d'hommes au regard fixe, Giacometti a peu à peu élaboré l'image d'une humanité cherchant à se redéfinir après les désastres de la Seconde Guerre mondiale. Il a, avec une puissance rare, repensé la notion même du portrait au XXe siècle et traité la figure humaine de façon abstraite. Ces formes, réalisées dans l'immédiat après-guerre et développées ensuite en de multiples et fascinantes variations jusqu'à sa mort, ont été associées à la pensée existentialiste - d'autant que Sartre a préfacé, dans ces mêmes années, deux catalogues de l'artiste - au point d’en devenir l'illustration banale et obligée. C’est la fortune paradoxale d’œuvres devenues si célèbres qu’elles ne sont plus vraiment regardées alors que, fondées sur l’accumulation de contradictions, elles peuvent être sans cesse réinterrogées.


L'EXPOSITION (Du 9 mars au 9 juin 2013)

Grâce à une collaboration exceptionnelle avec la Fondation Alberto et Annette Giacometti, le musée de Grenoble présente une exposition consacrée à l'un des sculpteurs les plus marquants du XXe siècle : Alberto Giacometti (1901-1966). Considéré comme l'un des plus grands sculpteurs du XXe siècle, Alberto Giacometti, dont la recherche obstinée de la représentation de la figure humaine a trouvé dans l'art de ces 30 dernières années un écho tout particulier, demeure un artiste rare dans les collections publiques françaises. De fait, c'est au musée de Grenoble que revient le mérite d'avoir acquis le premier, en 1952, une œuvre d'après-guerre du sculpteur intitulée La Cage. C'est pourquoi, l’exposition s’articule autour de cette œuvre en particulier. La Cage a été réalisée en 1950, rehaussé d’un traitement pictural verdâtre, cette sculpture en bronze nous interroge sur le rôle du socle, sur la relation de la figure à l'espace et celle des figures entre elles, ainsi que sur la représentation même de l'espace. Elle fait écho aux propos de Giacometti : « L’espace n’existe pas, il faut le créer, mais il n’existe pas. » Autour de ces thèmes et grâce à un ensemble de plus de soixante-dix sculptures, peintures, œuvres graphiques et photographies provenant pour l'essentiel de la Fondation Alberto et Annette Giacometti mais aussi de collections publiques et privées, françaises et étrangères, cette exposition propose une approche précise et didactique de la démarche de l'artiste, tout en s'attachant par une mise en espace rigoureuse à restituer à chaque œuvre toute sa part de mystère et son pouvoir de fascination. Une exposition à voir, pour moi Giacometti reste un de mes artistes préférés.



Hugo Mullon

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