mardi 16 avril 2013

Grand Salon de la Micro-Edition



The 4th Grand Salon of micro-edition will take place on the 27th and 28th of April in Lyon. Each year, various workshops are set up to present the edition of screen printings, drawing books, comics, literature, and others. A large multipurpose room will allow the public to try making buffers, mimeograph printing or screen printing, drawing, creating masks and costumes, write, burn, take pictures or even design small machines to make sounds.

This year, you will see on the walls of the Grand Salon an exhibition by Bruno Richard, a famous drawer who will present his original prints and installation. There will also be many foreign editions such as Le Petit Mignon or Berlin bookseller that will bring a series their own collection. Independent Taiwanese artists will present their comic books, illustrations or collection of photos. Le Cris de L’encre, a Fanzinothèque in Lyon, will offer a relaxing space where sofas and books of all kinds will be available. The collection of Igor Hofbauer, a Serbian artist who maily draws concert posters is invited to present his screen print collection.

We will collaborate with restaurants and provide vegetarian banquet free of charge throughout the weekend.

For more information, please visit our web site: http://grand-salon.fr/
Adresse : MJC Monplaisir.  25, avenue des frères Lumière 69008 LYON

Ying-Qian Jiang

mercredi 10 avril 2013


At the Lyon Opera : Claude

On April 6th, I went to the Opera to see Claude. I did not know much about the show before going. All I knew was that the opera was based on a book by Victor Hugo and that it takes place in a prison. Robert Badinter, the writer of the opera, is a former senator who fought against the death penalty in France. In 1981, the death penalty was abolished. Victor Hugo was also famously against the use of the guillotine and the death penalty.


The opera almost entirely takes place in the prison where Claude is taken to serve a seven year sentence. He desperately misses his wife and daughter, but he finds companionship with a fellow prisoner named Albin. Unfortunately, the cruel prison director separates Albin from Claude and refuses to bring him back. Claude is devastated by his loss and plans to kill the director. The other prisoners support him but warn that he will certainly be sentenced to death if he goes through with the murder. Claude feels as though he has nothing left to live for, so he has nothing to lose. After killing the director, Claude suffers the guillotine. The opera concludes with a ballerina dancing like an angel beneath a cascade of falling mirrored confetti. She is eventually pummeled by the angry crowds rushing across the stage

Sarah Hoffman

Saâdane Afif
Blue time, blue time, blue time.






Déjà le titre, par la répétition, nous interpelle. Ce titre est aussi des paroles de chanson écrites par l’artiste Lili Reynaud-Dewar. C’est un texte qui accompagne les œuvres dans l’espace d’exposition et qui constitue un tournant, un nouveau processus dans son œuvre qui permet de multiples interprétations. 

Blue Time
Oh I've been waitin' for days
It feels cool in this haze
Weeks, years, it seems a century
But there's no need to worry
Cos waitin' has to be my duty
No I'm not scared of infinity (…)

Saâdane Afif, née en 1970, est une jeune artiste allemande. Son exposition Blue Time, Blue Time, Blue Time traduit les variations d’une même œuvre d’art opérées depuis 2004 jusqu’à aujourd’hui. L’exposition est un unique projet comprenant chacune des variations de l’œuvre Blue Time.
Le guide du visiteur est en ligne sur le site internet de l’IAC. Il permet de se plonger dans l’exposition avant même la visite. Il donne des informations sur chacune des œuvres et vous sera remis à la billetterie, à l’entrée du musée.
Le site internet est très complet, des vidéos de l’exposition, du vernissage, de rencontres avec des acteurs majeurs de l’art contemporain -notamment Jean-Hubert Martin, commissaire général de l’exposition actuelle sur Dali au centre Georges Pompidou à Paris - sont mises en ligne.
De plus l’Institut d’art contemporain propose des visites (gratuite) commentées par des médiateurs.
Vous trouverez au 5ème étage de la bibliothèque Chevreul des stickers d’invitation (gratuité). Ils vous permettront de partager la visite de l’exposition avec des personnes non-étudiantes en art, comme vos parents, des amis et connaissances de tous horizons.
Alors n’hésitez plus ! Consultez les horaires d’ouverture de l’institut et offrez-vous un moment artistiquement enrichissant et culturel !

Exposition du 1er mars au 28 avril 2013.
A l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne


Elise Brouillet

mardi 9 avril 2013


Des...Astres au Musée des Moulages




Je diffuse l'information au sujet de la prochaine exposition au musée des moulages, appellée exposition Des...AstresAprès Olivier Roller le musée exposera les dessins en noir et blanc de VICTOR CANIATO

Pendant l’été 2012, Victor Caniato, artiste plasticien, dessine une série de grands dessins en noir et blanc, très contrastés représentant des scènes de désastres (Hiroshima, Fukushima), juxtaposées à d’autres scènes plus paisibles issues de son jardin, dans lequel il travaille depuis plus de 10 ans à créer des sculptures. Il expose les dessins issus de ce travail.
Cette exposition donne l'occasion de redécouvrir le musée et le nouveau rapport instauré avec les plâtres de la collection permanente.

Il faut préciser que cette exposition est né d’une collaboration entre Victor Caniato, artiste plasticien, des étudiants et le Service Culturel de l’Université Lumière Lyon 2 dans le cadre d’un Enseignement d’Ouverture de Pratiques Culturelles de l’Université : réalisation d’exposition. Nous pourrons ainsi découvrir le travail de certains de nos camarades et les interroger sur les coulisses de la mise en place d'une exposition.

Le Vernissage est  le 30 avril à 18h30 au musée des moulages : 3, rue Rachais (Lyon 3e) . 
Si vous ne pouvez pas y assister cette exposition est présentée du  2 au 18 mai 2013 les mardis et jeudis de 14h à 18h hors vacances scolaires.
 Pour plus d'informations rendez-vous sur http://museedesmoulages.univ-lyon2.fr/ .

Par Ysore Bonnardel

samedi 6 avril 2013

L'ange du bizarre. Le romantisme noir de Goya à Ernst 

au Musée d'Orsay à Paris

Carlos Schwabe La Mort et le fossoyeur
 


Dans les années 1930, l'écrivain et historien d'art italien Mario Praz (1896-1982) a mis en valeur pour la première fois le versant noir du romantisme, désignant ainsi un vaste pan de la création artistique qui, à partir des années 1760-1770, exploite la part d'ombre, d'excès et d'irrationnel qui se dissimule derrière l'apparent triomphe des lumières de la Raison.Voiciune des premières exposition qui montre ce romantisme noir : démon, sorcière, possédés, cadavres et noirceurs s'y côtoient. Cette rétrospective se  compose de plus de 200 oeuvres, passant de la peinture, aux sculptures ou aux estampes, essaie de retracer ce style artistique qui vu le jour au XVIIIe, pour rester très populaire jusqu'au XXe siècle.  Cette exposition nous permet de voir d'autre facettes de peintres que nous connaissons tous tel Goya ou Ernst, et de faire enfin apparaître dans l'histoire de l'art, une partie très peu montrée.  

Cette exposition qui peut paraître repoussante reçoit de très bonnes critiques, Le Figaro la notant tel un "exquis effrois" entre autre. Si vous avez donc l'opportunité de passer par Paris durant les dates de l'exposition, je vous invite vivement a aller faire un tour dans cette exposition qui change de celle que l'on peut voir habituellement.
 
Fussli, Le cauchemar
Musée et expositions : Ouverture de 9h30 à 18h (le mardi, le mercredi, le vendredi, le samedi et le dimanche)
de 9h30 à 21h45 le jeudi
groupes admis sur réservation uniquement du mardi au samedi de 9h30 à 16h, jusqu'à 20h le jeudi 

Par Amandine Collombat

jeudi 4 avril 2013


Centre d'histoire de la résistance et de la déportation




As soon as I came home after our visit to the Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation, I made up my mind to write a quick article on it because :
-          I found it really interesting in terms of subject and scenography
-      It is another new subject to deal with in terms of cultural mediation, history as I explained in a previous article on the Musée Gadagne.

I/ The Musée de la Résistance et de la Déportation and the story of the building
The museum is located in a former Ecole de Service de Santé Militaire (ESSM) which was a project of the mayor André Gailleton - a former doctor - in order to assert the status of Lyon as "hospital" metropolis. Constructed between 1889 and 1894, the ESSM was closed during First World War but reopened after it.

However, it was the Second World War that shaped the future of this building. Indeed, the section IV of the Gestapo led by Klaus Barbie, occupied the ESSM. Many member of the Resistance and Jewish were interrogated and tortured in this building. Jean Moulin, most famous resistance fighter passed by this place on June 21st 1943. Allied bombardments put an end to the occupation and severely damaged building. Unfortunately it did not stop the Gestapo which simply relocated in another building situated on the corner of the Place Bellecour. 

Two major events led to the establishment of the Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation in the ESSM :
-     In 1965, to celebrate the 20th birthday of the Liberation, members of the Resistance wanted to create a museum on the Second World War and the Resistance. This museum was first installed in the Natural History Museum but the Association asked for the creation of a municipal museum in the ESSM because they needed more space to share their story, their side of the story.
-     In 1987, the Barbie trial was the first trial for crimes against humanity in France, and was an important moment in history and for the remembrance of the Occupation years, sharing in the awakening of the Lyon's collective memory and prefiguring the creation of the Resistance and Deportation History Centre.

Finally, the Centre d’Histoire de la résistance et de la déportation opened its doors on the 15th October 1992. As I will explain in a second and third part, testimonies are an important part of the museum through photographies and videos. Besides, the museum relays exclusive extracts of the trial by special permission of the Paris High Court. Putting the accent on eyewitness statements, this film gives an idea of the debates and the emotion surrounding the trial; each witness statement contributing to the reinforcement of the idea of crime against humanity. 

II/ The scenography
The permanent exhibition offers a concrete experience of the major moments of the Second World War.
I am sure I am not going to surprise you by saying that the museum is divided into two parts ;
- One is (logically) dedicated to the Resistance  and deals with the period of the Entre-Deux-Guerres (Between-Two-Wars, Lyon in time of war and the civil and military Resistance which began to be organised to fight against the Nazis in spite of the danger and the repression.
- The second part is (logically again) dedicated to the imprisonment in a concentration camp of Jewish people but also of members of the Resistance in Lyon.

III/ What I thought of this museum ?
            I found this permanent exhibition really interesting and complete. I liked the way it focused on the history of Lyon and still re-situated this history into the national and international context of this planetary conflict.
            What is also very attractive in this exhibition is the fact that in addition to the documents purely historical such as boards with so many important dates or objects, testimonies through the numerous videos and photographies make history so real (I mean of course it was real, I mean actual), so vivid.
            I was also really surprised to step in a 1940s dark street and then enter in a house that seemed full of life with this radio turned on as if people had just left the house, willingly or not. I did not expect something like that, and I felt simply transported to another time and place. I really liked it.
Finally, at the end of the tour, the giant slide show that lets us re-situate the local and national events of remembrance into the planetary scale of the conflict, by placing them in their historical context as really useful as it was a good sum up of what we’ve just seen.

I warmly recommend this museum. Honestly, I was expecting something very dull and depressing and like I said in class I thought that going to this museum would be as depressing as wathning the Schindler's list. But is wasn’t. I mean, it was a bit depressing to realize how many people had died or lost members of their family during this war but showing the cruelty of the Nazis was not the main focus of this place. Their main focus is to share with us the experience of people who had lived through it and who give us their side of the story, a very personal side sometimes.
            

Musées Gadagne et 

l'exposition "Lyon au 18° siècle, un siècle surprenant"




Afin d’échapper aux énormes bourrasques qui ont soufflées sur Lyon ce week-end, j’ai décidé de me refugier aux musées Gadagne dans le 5ème arrondissement (autrement dit, juste en bas de chez moi… pratique, hein ?) pour voir l’exposition « Lyon au 18e, un siècle surprenant ».

Cette visite au musée Gadagne est l’occasion de présenter, une nouvelle fois, un événement qui traite d’un sujet que nous n’avions pas évoqué au premier semestre : l’Histoire. Certes, elle ne fait pas partie des sept Arts (ou de l’Art tout court en fait), mais c’est justement là tout l’intérêt. Comment présenter l’Histoire sans en faire un exposé barbant ? Réponse : en combinant plusieurs disciplines artistiques. En effet, les expositions historiques sont obligées de s’appuyer sur l’archéologie, la peinture et les autres formes d’Art pour justifier et illustrer les théories qu’elles avancent.


I/ Musées Gadagne
Il faut savoir que les musées Gadagne correspondent en fait au musée des marionnettes monde qui est l’unique musée en France consacré à cet art, le musée d’histoire de Lyon et l’édifice Renaissance qui abrite ces deux musées.
Ces musées constituent donc un témoignage riche et varié de l’histoire de la ville de Lyon, à travers l’histoire de guignol, né à Lyon, à travers l’histoire d’une maison qui est un témoignage de l’évolution de la ville à travers ses propriétaires successifs et son architecture et surtout à travers le musée d’histoire bien sûr.

« S’appuyant sur 80 000 objets de sa collection répartis dans 30 salles, le musée présente les principaux facteurs d’évolution de la ville : urbanisme, histoire politique et sociale, culturelle spirituelle et intellectuelle. »
Lyon est une ville aux multiples visages qui est devenue tout à tour capitale des trois Gaules, ville de la soie, des banques, ville de l’invention du cinéma, ville des biennales d’art contemporain…

Quatre de ces salles sont consacrées au 18e siècle à Lyon et pose le contexte général de l’exposition présentée jusqu’au 5 mai 2013 « Lyon au 18e, un siècle surprenant ». Lyon poursuit sa densification notamment sur la Presqu’île. En effet, des clos religieux sont vendus et lotis et de nouveaux immeubles apparaissent. A la fin du siècle, c’est la Presqu’île Sud qui se développe par l’assainissement du confluent conçu par l’ingénieur Perrache. Enfin, l’architecte Morand imagine un pont sur le Rhône et un nouveau quartier en rive gauche en face de l’hôtel de ville.



II/ L’exposition temporaire « Lyon au 18e siècle, un siècle surprenant »
« Sensible aux idées des Lumières, riche et commerçante, Lyon connaît une croissance économique exceptionnelle avec le développement de la faïence, des armes et de la soierie, annonçant les révolutions industrielles du siècle suivant. »

Sur le plan culturel, Lyon est au centre des débats littéraires et philosophiques qui animent la seconde moitié du siècle et un lieu de développement de la franc-maçonnerie.

L’exposition se divise en quatre grandes parties :
-          La ville, évolutions urbaines et architecturales entre réalisations monumentales et grands projets : cette partie traite de la création du quartier Saint-Clair, projet de l’architecte Soufflot et celui des Brotteaux, projet de Morand, architecte et urbaniste et également du projet visionnaire de la confluence mené par l’ingénieur Perrache.
-          Les pouvoirs à Lyon au 18e siècle : trois institutions se partagent le pouvoir à Lyon, à savoir l’Eglise les représentants du Roi et le Consulat.
-          Richesses de Lyon : la céramique récemment redécouverte par l’archéologie, l’ébénisterie et la menuiserie et surtout la soierie qui constitue le secteur premier d’exportation de la ville voire du royaume.
-          Lyon et les Lumières : on ne peut évoquer le 18E siècle sans parler des Lumières. Le musée Gadagne fait le choix de traiter l’architecture à travers le projet de réaménagement et d’extension de l’Hôtel-Dieu par Soufflot en 1741. Par ailleurs, ne vous étonnez pas de trouver une montgolfière dans la cour d’entrée des musées puisque c’est la ville de Lyon qui fut choisie par les Frères Montgolfier pour leurs expériences autour du ballon ascensionnel.

Qu’il vente ou pas, n’hésitez pas à aller faire un tour aux musées Gadagne afin de profiter non pas d’un mais de plusieurs musées et pourquoi pas prendre un café dans la cour Renaissance.

Infos pratiques :
Ouvert du mercredi au dimanche de 11h00 à 18h30.
1 place du petit Collège 69005 Lyon
Tél : 04 78 42 03 61Mail : gadagne@mairie-lyon.fr
www.gadagne.musees.lyon.frwww.gadagne.musees.lyon.fr



Tarif : Exposition Lyon au 18e, un siècle surprenant !
Exposition seule : 7€ / 5€
Exposition + 1 musée : 9€ / 6€
Exposition + 2 musées : 10 € / 7€
Gratuité : enfant, étudiant, jeune de moins de 26 ans, demandeur d'emploi (sur présentation d’un justificatif à jour), personne en situation de handicap et son accompagnateur

mardi 2 avril 2013

Cabaret Cannibale


At the "Théâtre des marronniers" it happened an original show during the month of March, according to the Grand-Guignol repertoire. It was a serie of short plays which, in the end oh 19th century, frightened the audience. In this adaptation, we can notice a reference to the famous actress of the genre : Paula Maxa who was specialist in the art to die ! She played all the conceivable manner to die.



Nowadays, all these deathes are very grotesque and look more funny than terrible. The company insist in this gap : after every scene, the « dead » gets up at sight and comes explain us the tricks used in the scene : a knife blade in plastic, blood pockets...
For my part, it was very interesting assisting at this show because the Grand Guignol repertoire is very unknowed and not much play  nowadays. Moreover, the actors were very good and in collusion with the audience. At last, the « Théâtre des Marronniers » is a favourable place for this type of representations because is a theater of 50 places so the audience is very closed with the action. 





Emilie Roussel

CONFERENCE D’ANNIE SUQUET
 à l’occasion de la parution de « l’éveil de la modernité, une histoire culturelle de la danse, 1870-1945 »


Voici une présentation du dernier livre d’Annie Suquet à travers les prises de notes de la conférence qu’elle a donné dans le cadre du cours de Claudia Palazolo, pour les amateurs de danse et tout ceux qui voudrait en savoir plus, un livre plutôt accessible.

Présentation de l’auteur

Historienne de la danse, Annie Suquet a été chercheuse en résidence à la Merce Cunningham Dance Foundation à New York pendant plusieurs années. Depuis 2001, elle travaille comme enseignante et conférencière pour diverses structures culturelles et pédagogiques, en France (Centre national de la danse, Université Paris-VIII...) et en Suisse (École des Beaux-arts, Université de Genève, Fondation Fluxum...). Membre du comité de rédaction de la revue Repères, cahier de danse, elle a aussi publié : « Le corps dansant : un laboratoire de la perception », in Histoire du corps, t. III, dir. Jean-Jacques Courtine, Alain Corbin et Georges Vigarello (Seuil, 2006) ; Chaque petit mouvement, traduction de l’américain, préfacée et annotée de Every Little Movement de Ted Shawn (Complexe/CND, 2006) ; Chopinot (Cénomane, 2010).


Présentation du livre

La saison 2012 / 2013 voit naître une nouvelle collection, « Histoires », destinée à accueillir des livres offrant un panorama documenté d'une grande période historique ou d'un grand thème de l'histoire de la danse.
Premier volume de cette collection, L'Éveil des modernités : une histoire culturelle de la danse (1870-1945) d'Annie Suquet paraîtra le 23 août 2012. Il sera suivi d'un volume consacré Aux origines du ballet (1515-1715) de Nathalie Lecomte.

Entre 1870 et 1945, avec l’essor des villes et l’évolution des mœurs, de nouvelles formes de spectacle apparaissent en Occident et, avec elles, de nouvelles visions du corps dansant, multiples et parfois contradictoires. Certains danseurs, captivés par le modernisme technologique, rêvent d’une hybridation du corps avec la machine. Pour d’autres, l’enjeu est de redécouvrir l’aptitude au mouvement naturel et les pulsions vitales, mises à mal par la vie moderne. D’autres encore puisent une inspiration libératrice dans les danses exotiques ou l’exemple des « peuples primitifs ». Mais à New York comme à Paris, Berlin ou Moscou, la danse doit aussi répondre de son rôle politique, social et culturel face à la crise économique et la montée des totalitarismes. Chorégraphes, interprètes et pédagogues, tous ont conscience d’œuvrer à une époque de ruptures et d’avoir à situer leur démarche créative par rapport aux bouleversements et violences de leur temps.
C’est le récit de cette histoire complexe et passionnante que propose cet ouvrage. À partir des acquis les plus récents de la recherche internationale en danse, il situe l’émergence des œuvres – comme des démarches et des théories qui les animent – dans leur contexte culturel et leur environnement social, tout en croisant l’étude des pratiques corporelles avec l’analyse des enjeux, tant esthétiques que politiques, d’un art en mutation.

Présentation par l’auteur lors de la conférence

En écrivant ce livre, Annie Suquet voulait à tout prix éviter de faire une histoire de la danse en circuit fermé, avec l’histoire des stars et des grandes personnalités et de faire une histoire de la danse qui compartimente les genres
Un des objectifs que l’auteure avait en écrivant ce livre est le suivant: remettre l’histoire dans la danse dans contexte. Elle a voulu absolument éviter de compartimenter les genres et est contre le mythe de la rupture danse moderne/classique.
Le but était de transmettre la richesse de l’histoire de la danse. Pour cela elle utilise une approche thématique. Il en est ressorti 3 thématiques :
-la réaction des danseurs à la vie moderne
-la fascination des ailleurs (exotiques ou primitifs)
-les réactions des danseurs face aux événements politiques

« Ecrire l’histoire, c’est écrire une histoire, ce livre n’est qu’un des récits qu’il est possible de construire. »

1)     La réaction des danseurs à la vie moderne
Les danseurs de la fin du XIXeme avaient conscience d’œuvrer à une époque de mutation (accélération industrialisation,  touche spectacle, nouveau mode de production, mouvement lié à la croissance urbaine, naissance de mégalopoles). Ils étaient comme des étrangers dans les villes où ils vivaient. L’essor des nouvelles déchronologies (électricité, téléphonie, télégraphie) bouleverse les repères sensoriels et corporels. Avec le perfectionnement du train, des auto, du tram, du métro apparait un sentiment d’intrusion de la machine dans la vie.
Cela conduit à deux types de réactions :
-forme d’adhésion enthousiaste : rêve de forme d’hybridation du corps avec machine « ballets mécaniques », transcendance de l’homme par machine (cf Marinetti). Apparait un mythe Homme nouveau et l’idée d’une dématérialisation possible du corps ou un rejet épouvanté

2)     La fascination des ailleurs
L’industrialisation et la technologie altèrent les ressources physiques et psychologiques. Il y a un fantasme de retour aux origines : antiquité grecque cf Isadora Duncan, filtrée par lecture de Nietzsche.
On retrouve aussi une fascination pour les cultures exotiques comme les cultures de l’Asie (indienne, jap, javanaise). En effet ce sont des formes chargées d’un pouvoir rituel, faisant sens pour communauté, elles sont perçues comme des danses de l’ailleurs ouvrant accès à vitalité originelle perdue.
Le primitif fait aussi fantasmer : danse des peules « sauvages » comme les peuplades africaines, jazz perçu comme expression primitive, indiens d’Amérique n’ayant pas perdu liens avec les forces de la nature, la sexualité libre, et la force du corps.
3) Les réactions des danseurs face aux événements politiques
La politique se répercute dans la vie et les œuvres des danseurs. La siècle a connu des événements d’une violence inouïe « ère des catastrophes » :révolution russes de 1917, les deux guerres mondiales.
Après 1917, la survie du ballet est menacée. Il pouvait etre perçu comme un vestige bourgeois ou une possibilité d’évolution en art prolétaire (actualiser thème cf travail en usine). A l’époque à lieu une grande diasporisation de la danse classique russe.
On note une effervescence expérimentale chez les danseurs modernes : danses de masse, scénisation de masse visant à mobiliser grands nombres d’amateurs au service de la conscience pol des prolétaires, agit-prop (réprimés par stalinisme).
La crise de 29 et la grande dépression a impact sur les danseurs (chômage, misère, faim. Communauté sdf parmi les danseurs.).
         L’approche d’Annie Suquet permet d’aborder la diversité avec tout de même des lignes de force. Et cela sans prétendre à être exhaustive, car elle considère son livre comme un ouvrage de synthèse et état des lieux.
         Une autre préoccupation constante de l’auteur a été de faire apparaitre le corps, absent des histoires de la danse, de comprendre comment ça bougeait dans telle ou telle mouvance de l’œuvre.
Elle explique son choix chronologique car 1970 constitue l’époque de l’émergence du divertissement de masse, et en 1945 avec l’instauration guerre froide qui suit et amène la fin de la circulation des danseurs.


Amal Kebaïer